Mercredi 5 juin. Bujumbura abritait le Great Lakes Economic Summit pour la première fois organisée dans la région des Grands-lacs. Enthousiastes, participants et conférenciers étaient piaffaient d’impatience pour discuter de la liberté économique.
Après une séance de réseautage, le Directeur du CDE, organisateur de l’événement, Aimable Manirakiza a tenu d’entrée de jeu d’accueillir les invités. Après, il a présenté les objectifs du Great lakes economic summit.
Premier intervenant de la journée, le Dr. Patrick Mardini qui préside le Lebanese Institute for Market Studies (Liban) exprimera son «privilège d’être pour la première fois au pays du lait et du miel». Néanmoins, il a déploré le problème de pauvreté malgré les potentialités que regorge le Burundi.S’inspirant desindices du DoingBusiness de la Banque mondiale, il parlera des défis et opportunités de la région des Grands-Lacs.
Pour plus de liberté économique
De son analyse, Mardini indique que « les pays les moins régulés, libres économiquement, sont ceux qui sont riches tandis que les pays les moins libres économiquement trainent dans la pauvreté, avec une croissance des plus faibles ». Et sur base de ces études de la Banque mondiale, il montrera combien il est difficile de faire des affaires dans la région des Grands lacs, le Burundi et la RDC surtout.
Et pour arriver à plus de liberté économique, propose le Docteur, il faut la réduction du rôle de l’Etat dans l’économie, la réduction de la réglementation, la promotion du libre-échange.
Linda Kavuka, avocate et Directrice Générale de SFL en Afrique, parlant des miracles économiques (Cas d’étude du Kenya), insisterasur les migrations économiques et soulignera les restrictions pour pouvoir voyager même à l’intérieur du continent africain.
En conséquence, note-t-elle, les gens sont obligés de migrer aux dépens de leurs vies à l’extérieur du continent.
Les discussions continueront avec une table ronde animée par Patrick Mardini sur les barrières réglementaires à la libre entreprise. A l’issue du panel, tous les panelistes se sont accordé à reconnaître des restrictions, surtout réglementaires plombant l’économie burundaise.
Suivra la présentation du Dr Emmanuel Martin qui interviendra depuis la France. Ce dernier démontrera, non sans convaincre, comment l’entrepreneur est aucœur du développement économique.
La réglementation, une épine dans le pied de l’entrepreneuriat ?
Pour un second panel de la journée, le thème de laliberté économique comme solution à la pauvreté animée toujours par Mardini était à l’honneur. Et sur ce, Bruce Nineza, un des panelistes et directeur administratif chez WISE, une institution de microfinance, estime que certaines lois au Burundi bloquent l’action entrepreneuriale.
De son côté, John Peter Baseme Luvuga, président fondateur de la Fondation Next Generation, regrettera un système d’imposition dans son pays alors que pour lui trop d’impôt tue l’impôt. L’occasion pour lui de demander au gouvernement de son pays de donner une «période moratoire aux petits commerçants pour se préparer à payer l’impôt».
Pro-liberté économique, le politologue Siméon Barumwete, enseignant à l’Université du Burundi, soulignera que la liberté économique ne doit pas occulter le rôle de l’Etat. Pour y arriver, il faut que l’Etat se retire de l’économie pour garantir l’égalité pour tous.
Après, les participants auront droit à la présentation de Youssef Baqil, chercheur en Droit Public et Sciences politiques à l’Université Hassan 1er (Maroc). Il partagera l’expérience de son pays en matière de démocratie participative et du rôle de la société civile pour le développement économique.
Persévérance
Pour clore la journée, le panel sur l’Etat de droit et réduction de la pauvreté clôturera les activités du jour. Autour de Jonathan, PDG de Spears Connect, Immaculée Mukazayire, journaliste rwandaise et Youssef Baqil.
De l’avis de Jonathan, il ne faut pas attendre le bon temps pour se lancer dans les affaires. Pour Immaculée Mukazayire qui salue le pas franchi par son pays dans la réduction de la réglementation, il reste toujours à faire pour en finir avec la pauvreté qui reste tout de même une réalité dans son pays.