Les entrepreneurs débutants font face à différents obstacles. Parmi ceux-là, les frais exorbitants pour les analyses de leurs produits. Rencontre avec un jeune entrepreneur dans l’agriculture.
Fleury Francis Ngabirano est à la tête de l’entreprise dénommée Agricultural light company (Agrico), enregistrée à l’API. Il a réussi aussi à avoir l’autorisation du ministère du commerce, deux certificats, celui sur le Maracuja de la part de BBN et celui sur l’ananas. Maintenant, des démarches sont en cours pour avoir un autre certificat sur le jus d’hibiscus.
L’intégration du secteur formel n’a pas été facile : « Nous avons glané de l’argent pour avoir les 40.000 Fbu qu’il nous fallait pour l’enregistrement de l’entreprise auprès de l’API. Mais il a été un moment où les frais d’enregistrement d’une entreprise était fixé à 140.000 Fbu».
Selon lui, cette somme est exorbitante. Il y a peu de jeunes ayant déjà touché 100.000 Fbu. Avec la réduction à 40.000 Fbu, il parle d’un léger mieux : «je ne pourrai pas me plaindre ». Cependant, Fleury Francis Ngabirano voudrait que l’API réduise de nouveau les frais d’enregistrement d’entreprise.
Fleury Francis Ngabirano déplore de lourdes démarches. «Au sein de BBN, nous y avons été, il y est demandé le NIF, le registre du commerce, l’autorisation d’implantation du ministère du commerce et une lettre de demande de certification. Mais aussi on fait des vérifications au sujet des normes de fabrication du produit ».
Ce n’est pas tout. Après avoir eu une lettre d’autorisation de l’implantation, celle-ci est emmenée au BBN avec une lettre de demande de certification, puis le NIF et le registre du commerce : «En cas d’acceptation de ces documents, ils vous donnent la facture, cela selon les produits pour lesquels vous avez demandé le certificat ».
Des analyses budgétivores
Il a fallu quatre mois à Fleury Francis Ngabirano pour avoir le certificat d’implantation auprès de BBN. Il a fait trois mois pour les analyses chimiques et biologiques et le certificat pour les deux requiert au total 950.000 Fbu. «Il ne faudrait pas que cette somme reste ainsi, parfois on se rend compte que, que toutes les analyses ne sont pas faites au BBN ».
Il y en a des analyses qui sont faites à la Facagro, c’est à l’Université du Burundi, elles ont leur propre facture différente de celle de BBN, il y a celles faites au BBN, elles ont aussi leur propre facture. Il évoque des analyses faites au CNTA, le seul centre disposant d’un laboratoire approprié. Et d’ajouter des analyses qui se font à l’ISABU, avec leur propre facture. Par exemple au sujet du sucre comme tout autre produit, dont l’analyse se fait dans un laboratoire autre que celui de BBN.
«Si c’est faisable, que ces institutions diminuent les tarifs de leurs analyses. Ce sera comme diminuer les frais de transport dans un bus dans la ville de Bujumbura. Nous payons 400 Fbu, si on réduit de 200 Fbu, on s’en servira dans autre chose», supplie-t-il.
Fleury Francis Ngabirano regrette aussi des retards : «On se rend compte que ce que l’on pouvait faire à partir du mois de janvier, on les reporte au mois de mai suite au retard de la délivrance de l’autorisation, c’est-à-dire que pendant une période de 12 mois, on ne fait rien, si l’on pouvait s’acquitte de l’impôt, il devient impossible de le faire car durant cette année l’on sera supposé de n’avoir rien fait».
Cela va avoir des répercussions sur les résultats. La santé de l’entrepreneuriat se fait remarquer dans le pays aussi via les impôts, le pays ne pourra rien en tirer.