C’est un préalable. Pour entreprendre, il faut des moyens financiers. Cela vaut aussi pour la création des entreprises. Notre collègue Patrick Nimpagaritse rappelle que les entreprises sont créées après tout pour des initiatives entrepreneuriales.

Dans un pays à revenu faible comme le Burundi, entreprendre n’est  pas un exercice facile. Cela exige des fonds, des moyens financiers qui ne sont pas souvent à la disposition des potentiels entrepreneurs. Le recours  au crédit devient dans ces conditions une alternative. Ce crédit, déjà difficile  à contracter,

, nécessite la présence des institutions bancaires ou autres institutions financières.

Des institutions qui ne sont pas toujours  présentes.Cela relève d’une évidence. Il se remarque au Burundi un faible taux d’inclusion financière. Comme le montre le rapport

de la Banque de la République  sur l’offre des services financiers formels au Burundi, un nombre presque insignifiant de Burundais ont accès aux services des institutions bancaires ou autres institutions financières.

Les chiffres font froid dans le dos : seuls 21% de la population burundaise font recours aux services bancaires. Cela en dit long sur les difficultés auxquelles sont  exposées les éventuelles initiatives entrepreneuriales, la création des entreprises y compris.

Un faible taux d’inclusion qui varie d’ailleurs selon la géographie. Ainsi, selon toujours le même rapport  de la BRB ,

au  31 décembre 2015, le Burundi comptait 678 points de services incluant les sièges des Banques Commerciales et Etablissements Financiers (BEF) et des Etablissements de Microfinance (EMF), leurs agences, guichets et guichets automatiques bancaires ainsi que la Régie nationale de poste et ses bureaux postaux.

La distribution géographique de ces 678 points de services montre que dix communes (soit 8,40 %) ont un seul point de service, 82 communes (soit 68,90%)ont entre deux et quatre points de services, 18 communes (soit 15,12 %) ont entre cinq (5) et dix points de services, six communes (soit 5,04 %) ont entre onze et vingt points de services, trois communes (soit 2,52 %) ont plus de vingt points de services.

Il s’agit des communes de la Mairie de Bujumbura, à savoir, Mukaza (171 points de services), Ntahangwa (59 points de services) et  Muha (24 points de services).

Un faible taux  qui a pour causes l’éloignement  du lieu de ces services par rapport au lieu de résidence de la population,  les exigences requises par les établissements financiers qui affectent le niveau d’inclusion, le montant exigé pour l’ouverture des comptes d’épargne ou encore celui dit de tenue de compte.

Une situation qui plombe l’entreprenariat

Il est à souligner que dans ces conditions, l’entreprenariat ne peut pas marcher. Pas en tout cas au rythme qu’exige le développement d’un pays. Les potentiels créateurs d’entreprises deviennent alors victime de cette situation, eux qui ne peuvent que se fier aux seules « maigres » ressources financières à leur disposition pour avancer ou démarrer leurs affaires. Et sans nul doute qu’il y en a qui sont découragés par cette insuffisance des services financiers à même de booster l’entrepreneuriat.