Air Burundi ne vend désormais que des billets,  Congo Airways dispose de quatre appareils, seule RwandAir s’en sort un peu bien avec sa flotte de douze avions à 24 destinations dans le monde entier. L’aviation des pays membres de la CEPGL semble être, en  quasi-totalité, conquise par les compagnies étrangères. Notre collègue Edgar Mugenzi appelle les décideurs du Burundi et de la RDC à s’inspirer du pays des Mille collines pour s’investir dans ce secteur. 

La plus ancienne, Air Burundi date de 1975. Sa flotte assurait des vols à destination Est-africaine (Kigali, Entebbe, Kilimandjaro et Nairobi). En 2009, la compagnie a cessé de fonctionner. En raison du manque de moyens d’entretien de son avion, dirait-on. Des réformes de sa relance ont été tentées, en vain.

Basée à l’aéroport de N’djili (Kinshasa), Congo Airways a été créée en 2015. C’était après la faillite de LAC (Lignes aériennes Congolaises). En pleine réforme, l’entreprise est dotée de quatre appareils volants desservant une dizaine de villes.

Malgré la taille minime de sa flotte, elle rêve conquérir l’espace aérienne africaine. Après le lancement de son premier vol international (Kinshasa-Johannesburg), quatre nouvelles destinations sont envisagées (Bujumbura, Luanda, Douala et Abidjan).

Quant à RwandAir Express, elle a vu le jour en 2002 à la suite de la faillite de l’Alliance Express. Depuis sa création, l’entreprise n’a cessé de grandir et d’innover son réseau de travail. Sa flotte se classe première dans toute la région des grands Lacs. Elle en est aujourd’hui à 12 aéronefs. RwandAir relie Kigali à une vingtaine de pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du continent.

Les réformes, une priorité

Certes, l’Etat burundais dispose de nombreux secteurs à satisfaire en plus de l’aéronautique. Pour redynamiser ce dernier, il s’avère utile de recourir soit à la privatisation soit à l’alliance avec d’autres compagnies. «La meilleur façon de ranimer une telle société est d’ouvrir les portes aux nouveaux investisseurs. L’autre alternative est de s’associer aux entreprises homologues», suggère Eric MBA Uwimana, professeur  d’Entrepreneurship à l’Université de Ngozi.

D’après lui, au-delà des investissements, il doit y avoir une organisation solide dont le devoir est d’assurer la vie et l’avenir de la compagnie.

La disposition d’une aviation florissante est un atout majeur, non seulement pour la libre circulation des personnes et des biens mais aussi pour la réduction du nombre d’escales. Et par conséquent, on gagne du temps et des frais de voyage.

De surcroît, une fois la compagnie Air Burundi rétablie, l’aéroport de Bujumbura pourrait générer chaque année plus de  1,97 milliards Fbu  qu’elle fait rentrer dans les caisses de l’Etat via la Société Burundaise de Gestion des Entrepôts et d’Assistance des avions en escale (SOBUGEA).

Les décideurs doivent se pencher sur cette question en votant des lois favorisant l’investissement dans l’aviation au Burundi comme dans la région des Grands lacs en général.

Si le billet d’avion Bujumbura-Kinshasa vaut plus de 500 euros, la situation serait autre et beaucoup plus favorable s’il y avait des lignes directes.