Dans les avenues de la zone Buyenzi en mairie de Bujumbura, par-ci et par-là, l’observation se heurte à des barrages des épaves de vieux véhicules. Les mécaniciens et garagistes sont dans l’incapacité de gérer cette situation. Notre collègue Romaine Bukuru propose des centres de collecte des véhicules hors d’usage (VHU) pour inciter des investissements dans l’industrie de la ferraille.
A Buyenzi, une carrosserie au bord d’une route, des pare-brises dans les caniveaux… Tel le paysage dominant sur différentes avenues de cette zone de la commune Muha en mairie de Bujumbura. Toujours difficile pour un simple passant de se frayer un chemin entre les épaves et les voitures. Plus difficile encore à une voiture de passer à travers les étroites avenues.
Le 5 Décembre de l’année passée, le maire de la ville Freddy Mbonimpa a lancé un ultimatum d’un mois de ranger les véhicules en réparation ou en attente dans un seul sens pour chaque avenue. Et le soir à partir de 17h, les propriétaires doivent les garer à l’intérieur des parcelles. Sinon la mairie infligera une amande à ceux qui ne se conformeront pas audit ultimatum.
Une mesure qui vient mettre du piment au plat. En effet ces mécaniciens sont sans beaucoup de moyens. Faible capital, faibles revenus ! Ils arrivent à peine à nourrir leurs familles. Pour se conformer aux règles, ils doivent louer des espaces à l’intérieur des garages clôturés. Cela s’ajoute aux taxes annuelles qui s’élèvent à 22.500 Fbu. Et comme conséquences, la diminution du pouvoir d’achats et l’augmentation du chômage.
Des objets recyclables
Il y a quelques années, le commerce des épaves était florissant. Des commerçants burundais exportaient les déchets des métaux en Ouganda et au Kenya. Dès lors ils ont presque tous disparu. Les garagistes ne trouvant pas le marché pour écouler leurs épaves, se sont vus envahis par les carcasses non-utilisables.
De nos jours, des investisseurs se lancent dans le recyclage des épaves pour la fabrication des fers à béton, tôles et autres matériaux de construction. D’autres préfèrent importer les matières premières à l’étranger. Mais pourquoi n’achètent-ils pas cette matière première qui est à gogo ? Le recyclage des déchets demandent des dépenses immenses. Ils font donc recours à la voie la plus économique.
Les décideurs devraient voter des lois favorisant un environnement propice à la libre entreprise. Ainsi les entreprises privées pourront créer des centres de collecte de ces VHU en donnant une certaine somme aux propriétaires.
Ces entreprises donneront aussi de l’emploi à la jeunesse et contribuer au développement de notre pays.