Les investissements directs étrangers (IDE) peuvent aider dans le développement d’un pays. Mais, pour que ces investissements puissent entrer dans le pays, il faut nécessairement une volonté politique. Notre collègue Kelvin Ndihokubwayo explique comment la diplomatie peut stimuler des IDE.
Selon une étude intitulée ‘‘l‘Etat des lieux et stratégies de promotion des partenaires public-privée et des IDE au Burundi’’ réalisée par l’Institut de Développement Economique du Burundi (IDEC) en avril 2017, le Burundi a enregistré le plus faible niveau des flux d’investissements directs étrangers par rapport aux autres pays de la sous-région.
Nous savons que pour qu’il y’ait augmentation de ces investissements, il faut qu’il y ait un climat d’affaires favorable. Pour parvenir à cet objectif, il faut que le pays établisse un environnement réglementaire plus propice à la création et à l’opération d’une société locale.
Néanmoins, l’instabilité politique dans laquelle le pays a été plongé, sans oublier l’enclavement du pays fait que les flux d’investissements directs étrangers au Burundi restent a un très faible niveau.
Le Burundi fait aussi face à un problème de faible niveau de développement des infrastructures, aux déficiences dans l’approvisionnement en électricité, de corruption,… En plus, les ménages disposent d’un faible pouvoir d’achat.
Pourtant, le pays doit faire face à différentes contraintes pour attirer les investissements directs étrangers. L’approvisionnement en électricité à titre d’illustration qui est une activité à forte intensité capitalistique. A l’aide d’une diplomatie intelligente, le pays peut résoudre cette contrainte et inciter les investisseurs étrangers à s’intéresser au Burundi.
La diplomatie intelligente engendre aussi les IDE
C’est évident, la principale source des recettes dont dispose le pays, c’est principalement les impôts et les taxes collectés par l’OBR. Or, compte tenu des autres engagements de l’Etat, avec cette somme, il lui est difficile de construire des infrastructures d’approvisionnement d’électricité.
Souvent, la construction de ces dernières nécessite des financements extérieurs (dons, aides). Mais ce n’est pas la seule possibilité puisque un pays ne peut pas toujours compte sur les aides extérieures.
Il n’y a pas longtemps, l’ONATEL dominait lui seul le secteur des télécommunications. On pouvait croire que seul l’Etat était à mesure de construire les antennes et autres infrastructures de télécommunication.
Mais, grâce à la libéralisation de ce secteur, on a vu l’émergence de nouvelles compagnies telles ECONET-LEO, LACELL, VIETTEL Burundi, etc. Ce qu’on pense irréalisable par le secteur privé est devenu réalisable.
Bien sûr il y a eu des accords entre l’Etat et les actionnaires de ces sociétés. C’est donc à la suite d’une diplomatie intelligente qu’ils sont parvenus à un terrain d’entente. Dans le secteur énergétique, il y a moyen d’espérer aussi qu’avec la libéralisation, il y aura importation des capitaux donc l’arrivée des investissements étrangers dans ce domaine.
Et avec l’émergence de ce domaine grâce à cette libéralisation, le Burundi aura franchi un pas dans la facilitation des affaires et ainsi, il aura stimulé des IDE. Il suffit de s’imaginer un Burundi sans coupure d’électricité.