Lancé le 4 mars 2019 pour la 2è édition, Light Award est une compétition annuelle des idées entrepreneuriales dans les milieux estudiantins burundais. Elle a été initiée par l’Université Lumière de Bujumbura. Notre collègue Painette Niyongere s’interroge quant au rôle des universités burundaises dans la promotion de l’entreprenariat.
Introduit récemment dans le cursus scolaire de l’école fondamentale, le cours de l’entrepreneuriat est rare dans les universités burundaises. Même les initiatives entrepreneuriales y sont rares comme le souligne le recteur de l’université de Ngozi.
Conscients que la création d’entreprises constitue un argument de taille dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des lauréats, la promotion de l’entreprenariat dans les universités devrait être une priorité.
Malheureusement, un programme est enseigné seulement aux étudiants des filières d’économie, de gestion, d’agronomie et des sciences de l’environnement.
Jean Claude, étudiant en droit à l’université du Burundi, n’en revient pas. Pour lui, l’entreprenariat devrait être enseigné à tous, quel que soit leur cursus ou leur niveau de formation : «Il ne devrait pas se limiter à une petite élite d’étudiants, mais devrait toucher aussi les étudiants considérés a priori comme les plus éloignés et les plus rétifs à l’esprit d’entreprise tels que ceux de lettres, droit, sciences humaines, art, sciences de la santé etc».
Un pas en avant
Dans la perspective de la promotion de l’entrepreneuriat, l’Université Lumière de Bujumbura à travers le Light Award, est un bon exemple à suivre. Selon le chargé de la communication à cette université, cette compétition a été conçue pour susciter l’esprit d’entreprise chez les étudiants : « L’objectif est de mettre les étudiants sur la voie de création des solutions faces aux problèmes de leurs communautés, qui, initialement les rendra autonomes et créateurs d’emploi, contribuant ainsi à la prospérité de l’économie nationale ».
L’impact est palpable. Laura Alida Iradukunda, est une jeune étudiante de 20 ans, qui a participé à la 1ère édition du Light Award 2018. Aujourd’hui, grâce à la récompense financière et coaching approprié, reçu dans cette compétition, elle s’apprête à lancer un projet dénommé « Bonne affaire » qui consiste à un dépôt-vente d’accessoires d’occasion. «J’ai attrapé la fièvre de l’entrepreneuriat après ma participation à cette compétition, laquelle m’a valu une 2ème place et c’était le coup de sifflet pour l’entrepreneuriat parce que cette place m’a donné du courage », renchéri-t-elle.
Une réforme plus que nécessaire
La formation universitaire pour l’emploi à la Fonction publique doit être révolue. Ainsi, l’esprit entrepreneurial devrait être une réponse pour diminuer le chômage grandissant des lauréats universitaires, en incitant les étudiants à créer des emplois, et partant de là, à lutter contre la pauvreté.
Cette réponse générera donc des «effets secondaires» positifs tels que le renforcement de la concurrence, le privilège donné à l’initiative privée pour alimenter la création d’emplois, la réduction des déficits publics en allégeant les charges dues à l’intervention des pouvoirs publics, et même la création d’exemplarité utile pour les générations ultérieurs.
L’éducation à l’entrepreneuriat dans toutes les filières universitaires offrira donc aux lauréats la possibilité de prendre leur destin en main, et la possibilité d’échapper à la domination que renferme le modèle salarial.