L’équipe nationale du Burundi participera à la CAN 2019 dont le début est prévu en juin prochain en Egypte. Notre collègue Patrick Nimpagaritse estime que le pays pourra profiter de cette étape du football burundais pour attirer des investisseurs étrangers.
C’est la nouvelle du moment. La qualification du Burundi à la CAN, la dernière fois qu’on y avait cru, que le Burundi y avait cru, c’était en 1992. Comme par coïncidence, c’était au Gabon (éliminé par le Burundi) que le Burundi avait croisé le fer avec la Guinée. A l’époque, les hirondelles furent éliminées après une séance de tir au but. 27 ans après, l’histoire vient d’être écrite. Au grand plaisir des Burundais de toutes les tendances. Autant dire qu’il n’y a pas plus unificateur que le sport. L’effervescence nationale, nous l’avons vécu ce samedi 23 mars 2019. Et ça paie.
« L’effet multiplicateur ».
Ce n’est plus la peine d’en parler. Le Burundi a un manque criant d’infrastructures sportives. C’était le cas ce samedi. Match d’un enjeu majeur, il était attendu de pied ferme par des milliers de Burundais. Le stade Prince Louis Rwagasore ne pouvant pas accueillir tout le monde, CANAL+ a allégé le mal. Et pour les bars habitués à la diffusion des matchs, c’était une aubaine.
13h-14h, dans un bar du centre-ville. Le public, fan du ballon rond, afflue. La bière coule à flot. 15h approche, le public devient de plus en plus nombreux, au delà de la capacité d’accueil du bar. « Pas grave, on reste debout », glissera sans regret Claude, qui ne jurait que par la victoire des Intamba.
Mais surtout, les tenanciers du bar ne manqueront pas d’afficher leur satisfaction: « Ce n’est pas tous les jours que nous accueillons un tel nombre de clients. D’ailleurs, ces derniers jours, ils se font de plus en plus rares. Aujourd’hui, c’est un jour spécial surtout avec cette qualification. Si seulement ce genre de rencontre se passait souvent », dira fièrement, Vianney (pseudo), serveur dans ce bar.
Et pas que les bars. Ils sont nombreux à avoir profité de ce match pour leurs affaires. Des vendeurs des habits aux couleurs nationales aux tatoueurs improvisés en passant par les transports en commun de l’intérieur du pays, tous y ont trouvé leur compte. Même s’il est encore tôt pour mesurer les gains économiques de cette rencontre, on peut affirmer sans risque de se tromper que ce match a eu un « effet multiplicateur ».
Last but not least…
L’Image du pays. Oui c’est important l’image. Surtout qu’aucun pays ne peut se développer avec une mauvaise image à l’international. Se qualifier pour la CAN, la grande messe du football africain, eh bien ! Cela signifie qu’il y a des talents au pays des tambours sacrés. Des talents vendables, ce qui n’est pas sans impact sur l’économie du pays.
Et puis, un pays avec une belle image, c’est bon pour les affaires, pour l’entrepreneuriat. Ne fût-ce que sur l’aspect sportif, le pays vient de montrer qu’il est capable. Ce qui peut attirer au moins les entreprises sportives, soucieuses d’exploiter les talents burundais.
C’est donc dire que le sport peut rimer avec l’entrepreneuriat. Pourvu que cet exploit des hirondelles soit pérenne. Aux pouvoirs publics et aux burundais de s’y mettre.