En RDC, plusieurs facteurs expliquent le taux de chômage parmi les plus élevés au monde. Notamment, l’expérience professionnelle exigée chez les jeunes diplômés. Pour notre collègue Trésor Akonkwa Mwahukanya, il s’agit d’un obstacle insurmontable pour les jeunes fraîchement sortis des universités.
Le chômage en RDC en général et dans la ville de Bukavu en particulier touche plus de 65% de la population totale et surtout les jeunes. Le népotisme caractérisant le service public fait que l’accès à l’emploi soit difficile pour des jeunes n’ayant pas des connaissances capables de leur offrir un emploi au sein du service public.
C’est ainsi que parfois, lors des appels d’offres dans le service public ou administration publique, certains candidats sont directement recommandés et pour ce, automatiquement embauchés grâce au népotisme.
Où trouver du travail ?
Le service public étant inaccessible par certains jeunes, leur seul espoir reste auprès des ONG ou des multinationales. Certaines entreprises privées peuvent aussi avoir le même caractère que les institutions publiques dans certains cas.
Malheureusement, lors des appels d’offres, dans les critères de sélection, il leur est imposé une expérience professionnelle variant entre deux et cinq ans en moyenne et parfois dix ans. Cette situation fait qu’un grand nombre de jeunes se découragent à postuler car n’ayant aucune chance d’être sélectionné. Ainsi, certains se retrouvent dans la rue sans emploi et d’autres essayent de se lancer dans l’entrepreneuriat, mais parfois sans succès à cause des multiples exigences de la part de l’Etat.
Pour Providence BASHONGA, jeune licenciée, « le fait d’exiger de l’expérience professionnelle aux jeunes diplômés n’est qu’une façon de les écarter. Ils ont déjà acquis beaucoup d’expérience à travers les différents stages, les travaux pratiques et tout le temps passé à l’Université ».
Qui sont responsables ?
La grande responsabilité revient ici à l’Etat congolais (RDC) à travers l’Office National de l’Emploi (ONEM) chez qui passent toutes les offres possibles et qui les signe sans penser à ces nouveaux diplômés sans expérience professionnelle.
L’Etat a donc conscience de toute cette situation, mais ne fait rien pour trouver des solutions en vue de lutter contre le chômage chez les jeunes.
Néanmoins, les jeunes eux-mêmes sont en partie responsables car ne se prennant pas en charge en dénonçant cette attitude par des voies pacifiques prévues dans la constitution de la RDC.
Ainsi, pour lutter contre ce phénomène, il faut des mécanismes d’intégration des jeunes diplômés sur le marché d’emploi par des stages de professionnalisation accessibles par tous.