Le Centre For Development and Enterprise Great Lakes (CDE) a organisé vendredi 15 février à l’Université Espoir d’Afrique (Hope Africa University) située dans la zone Ntahangwa en mairie de Bujumbura une conférence-débat sur le thème : «Pourquoi les entreprises disparaissent-elles au Burundi ». Les entrepreneurs travaillant dans l’informel étaient nombreux. Reportage.
D’entrée de jeu, vers 10h, Monia Wakana, la chargée de communication et Marketing au sein CDE, accueille les participants et en profite pour parler de l’importance du travail et des programmes du CDE.
Elle sera suivie par Aimable Manirakiza, Directeur du CDE. Il précisera que la rencontre s’inscrit dans le cadre la campagne BIRASHOBOKA, un programme visant la réduction des obstacles à la création de l’entreprise et qui a déjà donné des fruits, en témoigne les timides réformes de l’Agence burundais pour la promotion de l’investissement (API). Notamment la réduction des frais de création des entreprises qui ont passé de 140 mille à 40 mille Fbu. http://www.iwacu-burundi.org/creation-dentreprises-reforme-necessaire-mais-pas-suffisante/
Et de préciser que le rôle du CDE est d’inciter plus de gens au Burundi à promouvoir l’entreprenariat en mettant en avant la liberté pour les Burundais, les Congolais et les Rwandais de créer et gérer leurs entreprises sans barrières, seule solution à la réduction de la pauvreté et au bannissement de l’informel.
Patrick Nimpagaritse, blogueur du CDE et le troisième intervenant. Son exposé portera sur son article () publié dans le cadre de la campagne BIRASHOBOKA dans lequel il montre que face aux difficultés de créer l’entreprise, l’informel devient une alternative. Par la suite, l’entrepreneur informel et l’Etat enregistrent tous un manque à gagner important.
Ce défenseur de la liberté économique suggérera dans son exposé que l’API devrait rendre le processus d’enregistrement des entreprises simple et gratuit, au moins pour les entrepreneurs débutants.
L’urgence d’intégrer le formel
Suivra enfin un panel des entrepreneurs présents : Germain Salongo, entrepreneur, co-fondateur d’une entreprise du bâtiment et travaux publics NYUCON(Nyumbani-Connect-and Construction), Dany BAHIZIRE, co-fondateur d’une entreprise dénommée EAGLE qui a pour but de rendre accessible à l’échelle international des informations locales via le site www.eagleafrica.tktout en accompagnant les personnes, étudiants y compris, surtout dans la production et la vente en ligne de leur livre .
Il y avait aussi Bahati Salongo, co-fondateur de l’entreprise M-SENDER, spécialisée dans le transfert instantané d’argent (envoi et retrait d’argent en ligne), paiement en ligne des biens et/ou services.
Un panel animé et modéré par Aimable Manirakiza. De cet échange, il en ressortira que les trois entrepreneurs présents évoluent tous dans l’informel en attendant la fin du processus d’enregistrement qui s’avère un peu long : « Nous avons commencé les démarches d’enregistrement il ya de cela 5 mois. Mais, comme tous les associés ne sont pas au pays pour le moment (leur présence physique étant une condition), les choses traînent. Nous attendons qu’ils reviennent », avance non sans regret le co-fondateur de M-Sender qui assure qu’actuellement, leur entreprise compte 550 clients (ceux ayant un compte sur leur système). Et d’ajouter qu’ils perçoivent 4% sur chaque transaction effectuée, une transaction possible via le site www.fastfranga.com.
Même situation pour Germain qui évolue à GOMA depuis Août 2018 :«Chez nous l’enregistrement de l’entreprise dure 24 heure et coûte 45 dollars. Mais dans les faits, la réalité est toute autre».Il souligne que leur statut d’entrepreneur informel prive son entreprise des marchés étatiques et des grandes entreprises nationales et internationales. D’où l’urgence d’intégrer le formel malgré les différentes barrières.
Mais à la fin, tous les panélistes ont été unanimes: Malgré les difficultés, il ne faut surtout pas baisser les bras. Car, diront-ils, Birashoboka, c’est possible. A tout un chacun de s’y mettre, d’apporter sa pierre à l’édifice.