Le Centre for development and Enterprises Great Lakes (CDE) dénonce une violation d’un droit fondamental et demande aux autorités de le respecter pour le bien des citoyens.
En République Démocratique du Congo, ceux qui habitent les villes de Goma traversent la frontière pour passer de l’autre côté du pays des Mille collines en vue d’accéder à l’Internet. D’après le leader du Centre for Development and Enterprises Great Lakes (CDE) établi dans cette ville qui fait souvent des navettes entre la RDC et le Rwanda, il a constaté qu’avec la coupure d’Internet, le nombre de Congolais qui traversent la frontière vers le Rwanda a sensiblement augmenté, les files sont plus longues qu’avant.
Ma liberté, ma vie !
«Actuellement, je suis en train de suivre les cours en ligne pour devenir un agent de développement social dans mon pays. Malheureusement le gouvernement congolais vient de me priver de ma liberté d’accès à l’Internet, ce qui est une menace à ma vie professionnelle », témoigne Espoir Bindu, jeune activiste congolais.
Espoir fait partie de ceux qui sont privés d’Internet. Il rappelle que la Constitution congolaise en son article 24 garantit le droit d’accès à l’information selon l’article 24 de ladite Constitution. Ainsi, le gouvernement n’aucun droit de bloquer l’accès à l’Internet.
«La plupart de mes amis et moi-même, nous vivons en raison du taux du jour, nous priver de cette connexion c’est directement affecter ma liberté, ma vie. C’est inacceptable et autoritaire de la part d’un gouvernement qui ne se soucie pas du bien de ses citoyens», ajoute-t-il.
La coupure d’Internet remet en cause le processus électoral
« Une fermeture générale du réseau constitue une violation flagrante du droit international et ne peut en aucun cas être justifiée. L’accès à l’information est fondamental pour la crédibilité du processus électoral en cours. Les fermetures sont préjudiciables non seulement à l’accès des populations à l’information, mais aussi à l’accès aux services de base», a déclaré David Kaye, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression.
Après 17 ans au pouvoir, le régime du Président Kabila continue de menacer les droits de la personne humaine. Des familles aujourd’hui ne parviennent pas à se donner des nouvelles suite à cette coupure d’Internet. A titre d’exemple, des familles dont les membres sont dans différentes provinces utilisent les réseaux sociaux, notamment WhatsApp et Messenger, pour rester en contact les uns avec les autres. Ce qui est impossible aujourd’hui.
Une autre semaine sans Internet ? Les journalistes des médias en ligne, les organisations internationales, etc.,sont aussi frappés par la coupure d’accès à l’Internet sur l’instruction du gouvernement: «Cher client, sur instruction du gouvernement, nos services Internet sont suspendus pendant une période indéterminée », a indiqué le fournisseur d’accès Global dans un SMS reçu par l’AFP. Les autorités avaient assuré qu’Internet allait être rétabli après la proclamation des résultats provisoires par la CENI. Néanmoins, cette promesse n’a pas été tenue. Les professionnels des médias n’en reviennent pas : «Nos rédactions exigent des informations selon certains horaires. Nous devons suivre un rythme qui permet la diffusion des informations à temps». Ils sont nombreux maintenant à devoir se déplacer au Rwanda ou au Burundi pour continuer à informer le monde sur ce qui passe en RDC.
La coupure d’Internet est une atteinte à la liberté d’expression, un droit pourtant fondamental. Les autorités congolaises se devraient de respecter et de reconnaître ce droit à la population.