L’Assemblée nationale a adopté à la majorité le projet de loi sur le changement du mode de gestion et de la structure du capital social de la Sosumo. Pour le blogueur Cédric Bahimpundu, la privatisation marquera la relance de cette  société sucrière.

Pas aussi loin que l’année passée, dans l’hémicycle de Kigobe, une commission spéciale de députés annonçait que la quantité insuffisante de sucre était la source de sa pénurie. Au plus grand dam du consommateur qui, en face de ses enfants qui ne peuvent pas avaler même une goutte du thé sans sucre, était touché.

Inutile de signaler que le thé sucré est la boisson phare du petit déjeuner d’un grand nombre de Burundais. Des commerçants spéculateurs jubilaient alors. Les prix grimpaient incessamment. «Ce qui est rare est cher, après tout», devraient-ils se dire dans leurs calculs.

Un monopole à bout de souffle   

Créée en 1982, l’objectif de la Société sucrière du Moso était de créer des plantations de cannes à sucre, un complexe industriel chargé de la production et de la commercialisation du sucre d’une part, et de prendre toutes mesures de nature à promouvoir et améliorer la production industrielle de sucre d’autre part.

Par la suite, un monopole sans concession s’en est suivi, avec l’Etat burundais comme principal actionnaire détenant 99% des parts. On s’en doute avec les miettes restantes, les autres actionnaires ne devraient pas avoir la parole signifiante face au mastodonte d’à côté.

Mais force est de constater que cet apanage étatique n’a pas été des plus fructueuses. En témoigne la fatidique bagatelle de 94% sur la plus-value en 2015 qui a été alloué au paiement du personnel sans oublier les fréquentes ruptures de stocks. Signe d’une entreprise souffrant d’un long marasme financier qui ne pouvait plus tenir longtemps. Etant la seule entreprise sucrière du Burundi, avec du matériel d’un autre âge, il est logique qu’à certain moment la bulle devrait éclater.

 

Les investissements privés à la rescousse

Les actions de l’Etat ne seront que de 46%  contre 99% avant la réforme récemment votée par les députés. Une part belle est faite pour les capitaux privés pour le futur de la Sosumo. Une aubaine pour le secteur. « Quand une entreprise est en grande partie dans les mains des investisseurs privés, elle fonctionne sur des bases solides car chacun fait tout pour qu’il tire profit de son action, contrairement à celles qui quand elles sont dans le giron de l’Etat, celui-ci va prendre l’argent du contribuable pour éviter la banqueroute. Espérons que cette fois ci les choses iront mieux », confie un économiste qui a requis l’anonymat.  

Pas que la Sosumo, on devrait totalement libéraliser ce secteur. D’autres entrepreneurs se lanceraient étant donné que d’autres régions du pays qui sont reconnues comme étant potentiellement propices à la culture de la canne à sucre.