Du 14 au 30 septembre, le peintre Christian Bujiriri a organisé  avec succès une exposition-vente des toiles à Bujumbura. Quelles sont les qualités qu’un jeune entrepreneur devrait cultiver s’il veut une réussite ? L’artiste s’est entretenu avec le blogueur Arnaud Franck Ndorukwigira.

 

Dans un pays où le chômage sévit à 65 %, l’entreprenariat est devenu un corridor dans lequel plonge certains jeunes Burundais, pour atteindre leur liberté financière. Mais, avant de se lancer dans l’aventure, il fallait être prédisposé et avoir un état d’esprit, de compétences et qualités qui conviennent aux exigences de ce travail.   Christian Bujiriri, est un jeune Congolais de 26 ans. Ingénieur civil de formation, il s’est découvert une âme de peintre ici au Burundi en 2012, à son arrivée. Il avait bien évidemment la fibre artistique : «Je suis venu étudier au Burundi, mais je rêvais d’être un artiste de bandes dessinés  dès l’enfance. C’est en rencontrant d’autres artistes qui m’ont intégré dans un collectif que j’ai commencé à peindre», confie Christian. Depuis 2012, il a déjà exposé dans cinq pays et a pris part à douze expositions artistiques, dont six individuelles.

 

Les qualités nécessaires

Si Christian est ce qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à certaines qualités qu’il juge important pour celui qui veut tenter l’aventure dans l’entreprenariat. Pour lui, il faut d’abord rêver et avoir une confiance totale en ce que l’on projette de faire. Puis, la passion ouvre la voie comme moteur de sa motivation : «J’adore ce que je fais, la satisfaction après une création, une exposition, le sourire et l’émotion devant une œuvre, rien ne vaut cela ».

Pour avoir du succès, l’entrepreneur doit aussi se doter d’un brin de créativité, qui lui permet d’avoir de l’avance sur la concurrence et de trouver des marchés encore inexploités. Il doit être déterminé, persévérant et tolérant devant l’échec, car selon Christian, « l’échec est un bon allié qui nous permet d’apprendre comment agir la prochaine fois ». Malgré un contexte peu favorable à l’entreprenariat artistique au Burundi, ce jeune entrepreneur est parvenu à faire de l’art un gagne-pain.

Le respect des délais s’impose  

Après, il faut être organisé et discipliné : «J’ai un horaire suivant les commandes à réaliser pour ainsi respecter les délais de livraison, les dates de vernissage et d’exposition. Pour cela, s’il ne faut pas sortir pour boire un verre, il ne faut pas. Le divertissement ne doit jamais être une dépense inutile, mais une fois le travail et le devoir accomplis, il peut être une récompense à soi-même», fait savoir l’artiste.

Pensant à tous les conseils et expériences qu’il a apprises auprès d’autres artistes et entrepreneurs et qui l’ont amélioré, au soutien financier et moral de sa famille et ses amis, Christian Bujiriri prône la sociabilité, la générosité et l’ouverture d’esprit chez un entrepreneur.

Ces qualités ne sont bien évidemment pas les seules exigibles pour être un bon entrepreneur. Cependant, elles contribuent au succès d’un bon nombre d’entrepreneurs.