Le gouvernement du Burundi envisage la création d’une banque pour soutenir les projets des jeunes burundais. Le blogueur Eugène Nikuze parle de la déception du côté des jeunes : «Son fonctionnement avait été annoncé au 1er trimestre de 2018 ».
En mars 2017, le ministre en charge de la jeunesse d’alors, Jean Bosco Hitimana, avait promis que la banque de la jeunesse allait être opérationnelle dès le premier trimestre de cette année. C’était lors du forum national de la jeunesse de l’année passée.
Ce membre du gouvernement la définissait comme une banque d’investissement et de commerce. Et d’indiquait qu’elle allait être dotée d’un capital social important : «Nous pensons que ce sera une banque avec un capital social de 30 à 40 milliards de Fbu. Ce sera une des grandes banques du pays qui va financer les projets des jeunes».
Le ministre Hitimana parlait que son ministère en était alors à l’étape d’une étude de faisabilité et du recrutement des consultants pour penser l’organisation de cette banque, que ce soit au niveau de la gestion administrative, du règlement des opérations ou du Règlement d’ordre intérieur, etc.
Selon lui, ces préalables à l’ouverture de la banque devaient se terminer avant la fin de l’année de 2017. «D’ici le mois de septembre, toutes ces démarches seront finies et nous serons capables de demander au ministre en charge des finances de rendre disponible le capital nécessaire».
La jeunesse s’en étonne
Cinq mois après l’expiration de la période donnée, la banque de la jeunesse n’a pas encore été créée et malheureusement personne n’en parle. Les jeunes entrepreneurs, n’en reviennent pas. Ils sont outrés. Ils se sentent délaissés.
Eric Niyonzima, jeune entrepreneur dans le secteur agricole, regrette que le gouvernement n’ait pas respecté la parole donnée. «Le projet de création d’une banque de soutien des initiatives des jeunes est très salutaire. C’étonnant que sa réalisation se fasse toujours attendre».
D’après lui, cette banque devait booster les initiatives de développement et particulièrement celles de création d’emploi. «C’est la jeunesse, composante majoritaire de la population, qui allait en tirer avantage en premier lieu».
Niyonzima appelle à la création de cette banque avant la fin de l’année. Ainsi, poursuit-il, les autorités auraient montré leur souci vis-à-vis de la jeunesse, dont la majorité est aujourd’hui inquiète de son avenir.
Clovis Ndikumana, est un jeune économiste au chômage, depuis 2 ans. Membre de plusieurs organisations de jeunes, il soutient que la création de la banque de la jeunesse allait profiter à ces derniers. «Nous sommes en association, nous pourrions demander un crédit pour un grand projet». Il pense beaucoup à l’élevage des volailles (poules) et à l’agriculture des légumes et fruits.
Pour rappel, 65% de la population burundaise sont de jeunes de moins de 25 ans.