La pêche s’exerce d’une façon rudimentaire au Burundi. Néanmoins, des habitants côtiers du lac en tirent du travail et font vivre leurs familles. Le blogueur Pierre-Claver Banyankiye parle d’un secteur à l’export en piteux état.
L’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) a relevé une régression record dans sa publication sur la conjoncture au premier trimestre. Les produits de la pêche pour les exportations du mois de mars atteignent 3 millions de BIF de recettes, le meilleur résultat enregistré depuis décembre 2015.
Ce chiffre a été enregistré alors que l’exportation du poisson est nulle au cours de l’année 2016. Quant à l’année 2017, le montant généré par la vente des poissons à l’étranger s’estime à 5,5 millions de BIF. Pour le mois de décembre 2015, les chiffres publiés par l’ISTEEBU montrent la valeur des expéditions du poisson s’est établi 35,7 millions de BIF.
En comparant la valeur des exportations du mois de mars 2018 et celle du moins de décembre 2015, le constat est que les recettes d’exportation du poisson ont régressé de 91,7 %.
La production totale des poissons au mois de mars est de 1.826,0 tonnes avec une valeur de 9, 334 milliards de BIF. Ainsi, la part des recettes d’exportation est infime par rapport aux recettes totales. Un bon nombre de poissons capturés sont consommés localement.
Toutefois, personne ne peut prétendre expliquer cette chute des exportations par la baisse de prise de poissons. Car, le chiffre de l’ISTEEBU montre que la production mensuelle de pêche varie entre 807,5 et 6.287,1 tonnes en 2016. Celle de 2017 oscille entre 705,6 et 4.912,7 tonnes.
Par ailleurs, les recettes mensuelles totales de la pèche ne sont pas maigres. Au cours de l’année 2016, les recettes mensuelles internes varient entre 1.888,3 et 14.078,2 millions de BIF. Malheureusement, il n’y a pas de retombées en provenance de l’étranger. Quant à l’année 2017, les recettes mensuelles ont augmenté. Elles oscillent entre 2.992,0 et 7.836,8 millions BIF.
Plusieurs défis sont à relever
Secteur stratégique pour le développement et la lutte contre la pauvreté au Burundi, la pêche constitue un pilier pour la croissance économique et l’équilibre de la balance des paiements. Elle contribue aussi à la création d’emplois tout en favorisant l’entrée de devises par le biais des exportations.
Malgré le rôle central que pourrait jouer la pêche dans l’économie, les pécheurs pratiquent une pêche artisanale. Longtemps délaissés, ils sont incapables de former de grandes unités de pêche. Ce secteur est confronté à de nombreuses difficultés. Entre autres la cherté des équipements de pêche, la cherté des prix des carburants faute de moyens financiers, le manque d’infrastructures, les technologies inadéquates et de véhicules de transport adéquat des poissons.
Pour soutenir ce secteur porteur de la croissance, les autorités devraient édicter des lois qui garantissent l’exonération des équipements de pêche. Cela permettra l’acquisition de plus grand nombre de poissons.
Enfin, l’Etat, par l’intermédiaire de la direction des eaux, de la pêche et de l’aquaculture au ministère en charge de l’élevage, doit encourager les pêcheurs effectuant la pêche artisanale et traditionnelle en leur permettant de bénéficier des formations de renforcement des capacités.