Sur le classement des rentrées touristiques, le Burundi occupe la dernière position dans la Communauté des Etats de l’Afrique de l’est. Le blogueur Patrick Nimpagaritse se dit convaincu que ce secteur peut être développé et rapporter des devises.
Partons d’abord d’un constat : en matière de patrimoine touristique, le Burundi a de quoi être fier. Beaucoup de sites constituent un fabuleux potentiel touristique. Je mentionnerai à titre d’exemple des pyramides comme celle de Rutovu, les chutes comme celle de Karera, les failles des allemands de Nyakazu, les parcs et réserves naturels, le lac Tanganyika et les lacs du nord du pays, etc.
Un secteur mal exploité
Ceci étant, force est de constater que la mise en valeur de la plupart de ces sites laisse à désirer. Et s’ils sont un tant soit peu mis en valeur, c’est a minima. Il suffit d’y faire un tour pour le constater. Quant aux infrastructures nécessaires pour le développement du tourisme, (entendez ici hôtels, moyens de déplacement, infrastructures routières, etc), elles ne sont pas, elles aussi, en bon état.
Résultat, les revenus tirés de ce secteur sont des plus insignifiants, du moins si on les compare à ceux d’autres pays de la communauté des Etats de l’Afrique de l’est. Et les chiffres sont là pour nous le prouver.
Tenez, au Burundi, les revenus tirés du tourisme sont estimés à 16 millions USD. Chez notre voisin du nord, les chiffres ne sont pas si médiocres. 350 millions USD est tiré de ce secteur. L’Ouganda, bénéficiant de ses sites touristiques bien aménagés, enregistre une somme colossale de 800 millions USD.
Mais c’est surtout le Kenya qui s’en sort le mieux avec un montant faramineux d’un milliard USD. Autant dire que dans le pays des Kenyatta, le tourisme se porte à merveille. En tout cas, en la matière, il est le meilleur élève de l’EAC. Les chiffres nous montrent aussi que le Burundi est le mauvais élève.
On le voit, certains pays de l’EAC s’en sortent plutôt bien et profitent pleinement du tourisme. Mais sûrement que pour y arriver, des efforts ont été fournis. Et à ce qu’il parait, ces efforts n’ont pas été vains. Des fruits sont déjà là.
Au pays des tambours sacrés, il est vrai que des outils légaux à même de favoriser le développement du tourisme existent. Mais toujours est-il que beaucoup reste à faire.
Je mentionnerai ici des infrastructures hôtelières qui restent insuffisantes, des sites toujours non aménagés ou mal aménagés ainsi que des services qui vont avec qui restent inexistants ou mal fournis. Ce qui fait que le Burundi connait moins de 10% de croissance annuelle des touristes contre 80% au niveau de l’EAC .
Inspirons-nous de nos voisins
Appartenant à une même communauté (EAC), le Burundi doit s’inspirer de ses voisins qui s’en sortent plutôt bien. Le Rwanda, misant sur ce qui est appelé tourisme d’affaires, vient de permettre aux étrangers qui visitent le pays d’obtenir le visa dès l’arrivée à l’aéroport.
De quoi motiver de potentiels touristes et faciliter la libre circulation de personnes. Un exemple de stratégies (parmi tant d’autres) qui pourraient inspirer le Burundi. Qui plus est, toujours dans le souci de développer le tourisme, ces pays de la région ont beaucoup investi dans les infrastructures notamment dans celles de promotion de l’hôtellerie.
Certes, au Burundi, des hôtels existent ou sont construits, mais peu d’entre eux répondent aux critères internationaux à même d’attirer les touristes. C’est dire donc qu’une inspiration dans ce domaine aussi ne nous fera pas de mal.
En tout cas, pour profiter pleinement du tourisme, le Burundi doit faire beaucoup plus, redorer l’image du pays. Et le pari peut être relevé. Il suffit de se mettre au travail.