Dans une série d’articles sur la campagne pour la promotion de l’entrepreneuriat, le Centre for Developement and Enterprises Great Lakes propose le 4ème billet. Une jeune entrepreneure de la zone Gihosha démontre que seule l’idée compte pour commencer une entreprise.
Le début d’une entreprise n’a rien à voir avec le capital dont l’on dispose. Olive-Audrey Irakoze, une jeune fille artiste de 19 ans, habitante dans la zone Gihosha, commune Ntahangwa de la mairie de Bujumbura, témoigne avoir commencé son entreprise avec seulement 10 mille Fbu.
Elle fabrique des colliers et des chaînes de cheville depuis octobre de l’année passée. La fabrication d’un collier tout comme celle d’un bracelet de cheville lui prend entre deux ou trois heures. Le prix de ses produits varie entre 3.000 Fbu et 5.000 Fbu.
Le bénéfice sur chacun de ses produits est estimé à plus de 2.000 Fbu. Elle s’en sert pour augmenter son capital : «J’en suis aujourd’hui à 50.000 Fbu». Et d’indiquer que son objectif est d’atteindre dès la fin de cette année un capital de 80.000 Fbu.
Etudiante, sans revenu régulier, les retombées de sa petite entreprise lui assure une certaine dépendance vis-à-vis de ses parents : «Je m’en sers pour acheter moi-même mes produits de beauté notamment le déodorant, le parfum, etc». Cependant, elle ne peut pas se payer les frais de scolarité, vu que le capital est insignifiant. Elle étudie l’informatique à l’université Lumière de Bujumbura.
Olive-Audrey fait face à plusieurs défis dans son entrepreneuriat. Elle n’a pas d’atelier où elle fabrique ses colliers. «Je ne suis pas capable de s’acquitter d’un loyer». L’Association des femmes entrepreneurs du Burundi (AFAB) lui a prêté une petite pièce au boulevard de l’Indépendance. C’est là qu’elle vend ses colliers et s’en sert en même temps comme adresse. Sinon, elle vend un bon nombre de ses colliers et bracelets de cheville sur commande.
Elle travaille dans l’informel…
Olive-Audrey Irakoze achète les fermetures pour ses colliers à l’étranger. Elle assure que cela limite son innovation : «Quand il s’agit de faire un collier avec plusieurs lignes, j’ai du mal à trouver des fermetures ici au Burundi». Elle fait savoir qu’elle confie l’argent à des amis en partance vers le Soudan pour qu’au retour, ils lui apportent des fermetures.
En plus, elle n’a pas un compte en banque pour son entreprise. Elle épargne le peu d’argent qu’elle gagne sur son compte personnel domicilié à la Régie nationale des Postes.
Olive-Audrey assure être engagée pour innover davantage pour que ses colliers soient concurrentiels sur le marché. Elle parle aussi de la nécessité de relever le défi lié aux fermetures : «C’est avec la créativité que l’on pourra le surmonter et trouver une solution localement».
Elle demande particulièrement aux autorités d’édicter davantage des lois qui favorisent le libre-échange : «L’échange est très important entre les pays surtout pour le commerce». Ainsi, elles auraient soutenu les artistes. Cette jeune fille passionnée de l’entrepreneuriat soutient que l’Etat en tirera profit sous forme d’impôts. Avant de confier qu’elle n’en paie pas jusqu’à ce jour à l’Office burundais des recettes (OBR).
Beaucoup de jeunes burundais, dû au chômage, se rabattent à l’entrepreneuriat. Cependant, ils font face à de nombreux obstacles. Ils disposent de peu d’informations sur les procédures d’enregistrement des entreprises auprès de l’Agence de la promotion des investissements (API), les frais exigés pour la création d’une banque, etc.
Olive-Audrey Irakoze qui a commencé avec 10 mille Fbu ne pouvait pas en créer ni faire enregistrer sa petite entreprise. Elle n’avait pas de moyens et n’en a pas aujourd’hui.
Ainsi, cette entrepreneure aura du mal à investir dans de grands projets qui pourront créer de l’emploi. Elle n’a pas accès aux crédits pour agrandir et innover son entreprise.