Le café est l’une des cultures commerciales qui rapportent beaucoup de devises au Burundi. Le blogueur Lambert Hakuziyaremye préconise la déréglementation du commerce du café.  

Elle est cultivée dans beaucoup de régions essentiellement au nord dans la région traditionnelle de Buyenzi. Cependant, cette filière est en voie de disparition dans tout le pays. A l’origine, une mauvaise redistribution des dividendes issus de la commercialisation du café.

Ainsi, j’insiste sur la libéralisation du commerce de cette culture. Elle pourra constituer un moyen de la mise en valeur des plantations du café aujourd’hui en voie de disparition. Plusieurs caféiculteurs les abandonnent au profit d’autres cultures surtout vivrières.

Le café reste la culture qui procure beaucoup de devises au pays. Cependant, de nombreux acteurs dans la chaine de commercialisation (collecteur intermédiaire, commerçant agréé, firmes d’exportations, etc) se partagent les revenus du café avec le producteur bien que ces acteurs ne sont pas en contact avec ce dernier pour négocier le prix. Cet état de chose remet en cause les principes du libre-échange car le producteur, n’ayant pas d’autres choix, se contente une piètre rémunération.

Je suis originaire de la province de Kayanza, l’une des provinces les plus producteurs du café. Je suis témoin des exigences de cette culture surtout pendant la saison sèche, lors du paillage et de la récolte à partir de fin mars.

Malgré ces exigences, les agriculteurs ne profitent pas du café proportionnellement aux efforts fournis.  , cela alors que le producteur recevait 500Fbu/kg seulement. En plus, ils sont découragés en ce sens que les paiements sont irréguliers.

Culture aujourd’hui diabolique…

Pour la récolte qui commence fin mars, la paie de la première tranche intervient souvent vers fin juin voire en juillet. Au niveau du prix, il y a lieu de se demander pourquoi un décalage accru entre le prix sur le marché international et celui accordé au producteur.

Edouard (producteur) évoque que le café demande beaucoup d’efforts pour son entretien mais que ses revenus sont faibles.  Sur ce, il a opté la substitution de ses plantations de café par des cultures vivrières comme les bananerais et le haricot.

«Le défi gigantesque de cette sous-rétribution des paysans producteurs, au profit des multiples intermédiaires entre la cerise cueillie et la tasse consommée,  a fait du café une culture diabolique après  y avoir vu une culture miracle», préface Jean-Pierre Chrétien, historien français spécialiste des Grands Lacs, in Le café au Burundi au XXe siècle d’Alexandre Hatungimana.

Je trouve à cet effet que libéraliser le secteur  café pourra favoriser la concurrence des acteurs de ce secteur et motiver les agriculteurs. La concurrence et la transparence dans le circuit commercial peuvent être des solutions aux paiements tardifs évoqués ci-haut.

La libéralisation profitera au producteur dans la mesure où il permettra au producteur de négocier lui-même le prix. L’Etat interviendra en cas de besoin pour la régulation afin d’éviter du trafic illégal.