L’union fait la force, dit-on. Même si la sagesse burundaise incite au respect de cette maxime, un bon nombre d’entrepreneurs burundais veulent ’’prospérer’’ en solo. Le blogueur Pierre-Claver Banyankiye les exhorte à travailler en équipe pour réussir. En plus, il insiste sur le libéralisme de l’entrepreneuriat.

Surtaxe d’impôts, manque et/ou insuffisance des capitaux, corruption, insécurité et manque de lois promouvant les initiatives entrepreneuriales, entre autres défis auxquelles les entrepreneurs burundais font face. Pour rappel, le rôle principal de l’entrepreneur dans toute société est d’identifier les défis pour proposer des solutions durables.

Cependant, nombreux, après avoir bénéficié des formations, ne parviennent pas à réaliser facilement cet objectif. Ils ne peuvent pas contracter un crédit, faute d’une propriété en guise d’hypothèque. En plus, ils ne peuvent pas se lancer facilement dans les affaires d’autant plus que le climat n’est pas en ce moment propice aux affaires. La monnaie n’a cessé de se déprécier ces deux dernières années. L’économie est de mal en pis.

Dans un tel climat, il est difficile qu’un entrepreneur réalise son rêve. Même s’il n’est pas motivé par l’accumulation des gains matériels, il en a quand même besoin pour la croissance de son entreprise.

Ainsi, il doit considérer notamment différents indices du marché, tels que les prix, le bénéfice et les pertes et même la capacité d’obtention des crédits ou des capitaux auprès banques et microfinances.

Quid de la qualité de la formation ?

Comme par enchantement, ce mot a fait un sursaut dans l’esprit de tous les jeunes burundais. De l’école primaire à l’université en passant par le secondaire, le cours de l’entreprenariat est inclus dans le programme. Et du coup, tous se veulent être entrepreneurs ou formateurs des entrepreneurs.

Et en dehors de l’école, des associations offrent des formations sur l’entrepreneuriat. «N’allez pas travailler pour d’autres, devenez votre propre patron». S’il était venu le temps des bilans, de l’évaluation de l’impact de ces formations ou de ces centres de formation, il y aurait lieu de s’interroger sur la qualité de ces formations. Combien d’entreprises aujourd’hui à l’œuvre sont-elles nées à la suite de ces formations ? La réponse à cette question suffit pour se faire une idée sur l’état de l’entrepreneuriat et la qualité des formations au Burundi.

Travail en équipe…

L’impact des formations et ateliers se fait beaucoup attendre. A l’origine, deux raisons majeures. Nous autres Burundais, nous aimons vivre dans le court terme, nous préférons gérer 200 mille Fbu par mois que de les investir pour en tirer des dividendes dans deux ou trois ans.

La seconde est que nous avons cette pratique de mettre la charrue avant les bœufs. Si et seulement nous pouvions adopter cette phrase que j’ai entendue d’un sage : « allez-y doucement… car vous êtes pressés ».

La réussite entrepreneuriale exige le travail en équipe et l’investissement à long terme. Le cas échéant, les entrepreneurs peuvent relever les difficultés liés à l’accès aux crédits. En plus, il faut un plaidoyer pour l’amélioration des conditions de création d’entreprise. Ce dont les entrepreneurs ont le plus besoin, c’est que le gouvernement ne s’implique pas dans leurs affaires.