La capitale Bujumbura fait face à un manque de bus de transport en commun. est récemment intervenue mais elle ne sert pas à grand-chose apparemment. Pour le blogueur Patrick Nimpagaritse, le transport archaïque prive les citadins de leur liberté de circulation
Lundi 26 mai 2018, à 18h30. Célestin (pseudo) vient de fermer son magasin situé en plein centre-ville de Bujumbura. Direction, parking des bus de Gasenyi, au nord de la capitale. Epuisé à la suite d’une longue journée de travail, Célestin sait tout de même qu’il ne doit pas être pressé.
Un long fil d’attente l’attend audit parking à son grand dam. « Tu sais, c’est devenu la routine. A chaque fois que je sors de mon magasin, je sais que je dois faire la queue comme les autres, je n’ai pas le choix vu que rentrer à pied est quasi-impossible avec autant de fatigue». En plus, ajoute-il, Gasenyi n’est pas la porte d’à côté.
Ce cas est loin d’être isolé. Beaucoup de citadins savent que prendre un bus le soir n’est plus automatique. Le malheur ne vient jamais seul, dit-on. En plus de la fatigue, un effort supplémentaire doit être consenti pour prendre un bus et rentrer chez soi : Celui de faire la queue.
Pourquoi cet état de fait ?
Disons-le, s’il y a une chose pour laquelle la ville Bujumbura ne se vanterait pas, c’est bel et bien le transport en commun. C’est ce qu’il y a de plus archaïque et rudimentaire. Car à côté de la carence de bus, leur état est ce qu’il y a de plus déplorable.
Si vous voulez y voir clair, je vous invite à apprécier le «confort» de bus de Buyenzi, Nyakabiga entre autres. Leur carence, n’en parlons même pas, il suffit de jeter un regard aux différents parkings le soir pour le constater et quiconque comprendra qu’il y a de quoi s’inquiéter. Il faut ajouter à cela les places limitées dont font preuve un bon nombre d’entre eux.
La libre-circulation de personnes entamées.
Ce n’est pas sorcier et c’est tout sauf incompréhensible. Cette carence de bus a un impact négatif sur la libre-circulation des personnes. Et c’est ce qu’affirme Jean de Dieu pour qui rentrer tard la nuit est devenu sa bête noire. « Rentrer après 20h, c’est prendre le risque. A cette heure, les bus commencent à se faire rares et vous savez bien que prendre un taxi n’est pas à la portée de tout le monde. Je dois donc m’arranger pour rentrer tôt».
Cet avis est partagé par Yvan, résident à Musaga. Selon lui, « fini les temps où les citadins pouvaient se permettre de rentrer au-delà de 23h et prendre un bus facilement. Comme je n’ai pas de quoi payer un taxi, je sais que je dois rentrer tôt. C’est comme ça, on y peut rien».
Le système de transport en commun burundais et bujumburien en particulier est l’autre indice du mal burundais. Et face à cela, il est plus qu’urgent d’arrêter des mesures qui s’imposent. A un moment, le président de la république avait appelé les investisseurs à moderniser le secteur en introduisant de grands bus. Mais, jusque-là, la situation reste la même. Déplorable.
Pour le bien des citadins, il est temps s’il n’est pas tard de sauver leur droit à la libre-circulation aujourd’hui menacé par ce manque et par le caractère rudimentaire et archaïque de bus mis à leur disposition. Cela ne sera possible qu’en introduisant des bus adaptés et qui répondent réellement à la demande qui ne cesse d’aller crescendo par les temps qui courent.