La proportion de Burundais qui ont de comptes en banque laisse à désirer. La dernière enquête qui date de 2012 fait état de moins de 25%. Le Centre for Developement and Enterprises Great Lakes a lancé une campagne depuis le mois de mai dernier sur le rôle d’avoir un compte pour la promotion de l’entrepreneuriat.
Les entrepreneurs débutants ont du mal à accéder aux crédits auprès des banques et microfinances. C’est le témoignage de Christian Mbanzaguseruka, jeune entrepreneur, dans l’agi business. Fondateur de la Societé Horticole et Avicole du Burundi (SOHABU), son entreprise produit des légumes, des fruits, etc., dont il vend une bonne partie dans la ville de Bujumbura. En plus, ce jeune passionné de l’entrepreneuriat vend aussi des œufs.
D’après lui, les exigences des banques constituent un obstacle à la promotion de l’entrepreneuriat. Tout entrepreneur demandeur de crédits doit fournir notamment des informations sur le bénéfice de son entreprise, sur la production et le business plan en vue de son analyse. En outre, la banque évalue les opérations (dépôts et retraits) effectuées sur le compte de l’entrepreneur, qui doit être domicilié chez elle.
Avec toutes ces conditions, indique-t-il, ce sont les grands entrepreneurs qui ont des facilités. Cela pour avoir déjà fait ses preuves après un certain nombre d’années d’exercice. «Dans de telles conditions, ceux qui viennent juste de débuter ne peuvent pas connaître un bel envol».
Christian Mbanzaguseruka soutient qu’au commencement de l’entreprise, l’on dépense plus que l’on ne gagne. «C’est le moment de jeter les bases de son activité. Celui qui rate le départ échouera avec la suite». Il compare le début d’une entreprise avec le départ lors d’une course olympique.
Seuls 21,1% des adultes ont un compte de dépôt
Il rappelle également les exigences de création d’un compte. Notamment deux photos passeports, une copie de la carte nationale d’identité et les frais d’ouverture du compte. Ceux-ci sont variables d’une banque ou d’une microfinance à une autre.
Le taux d’inclusion financière reste très faible au Burundi. Cela résulte . A la fin de 2013, seulement 21,1% des adultes avaient un compte de dépôt, comparativement à 19% à fin 2011.
Le niveau de pauvreté de la population qui en est à l’origine limite la capacité d’épargne et l’accès au crédit. La progression de l’inclusion financière ne pourra se faire qu’au rythme de la croissance des revenus, particulièrement pour la population rurale. L’augmentation des revenus par l’accès aux crédits conduira au développement de l’entreprise.
Un meilleur accès et une meilleure utilisation des services et produits financiers ne sont que quelques-uns des facteurs qui peuvent permettre la promotion de l’entrepreneuriat.