Tous les commerçants doivent désormais délivrer en principe des factures aux clients. Néanmoins, le faible niveau d’éducation constitue un obstacle : «Un bon nombre ne savent ni lire ni écrire ». Le blogueur Pierre-Claver Banyankiye suggère un système automatique pour faciliter ce devoir à tous.
Depuis début 2018, tous les commerçants et prestataires des services sont soumis à. Désormais, toute vente dans les petites boutiques doit être accompagnée par une facture attestant la valeur des articles et des services fournis tout client.
A la suite d’un retour dans différentes boutiques, je constate que l’établissement des factures sur la vente de chaque article est un casse-tête pour les détaillants. Non seulement parce qu’ils ne sont pas habitués à cette pratique commerciale mais aussi parce que la majorité de boutiquiers ne sont pas capables de compléter la facture unique de l’OBR.
Deux raisons sont à l’origine de cette incapacité. D’une part, les commerçants n’ont pas un niveau suffisant en français. Je ne doute pas qu’ils auront du mal à compléter une facture dont les mentions sont en français. Cela s’avère effectivement compliqué pour eux. Ensuite, ces commerçants analphabètes ne savent pas l’appellation de leurs articles en français. D’autre part, ils ne comprennent pas les mentions sur les factures.
Pour pallier cette contrainte, ceux qui ne savent ni lire ni écrire peuvent recourir à des services payants pour les aider dans le remplissage. Cela risquerait d’alourdir les charges de ces petits commerçants et par conséquent leur bénéficie en subira le coup.
Malheureux ceux qui ne seront pas à mesure d’engager un comptable. Ils seront obligés d’abandonner le commerce. Une autre raison majeure, ils ne maîtrisent pas les mentions d’identification à la fois du vendeur et de l’acheteur, les prix de vente, la T.V.A etc.
Cependant, loin de moi l’idée de s’opposer à l’application de la loi de finances. Je suis conscient qu’un commerçant doit s’acquitter de ses obligations fiscales. Ce n’est pas tout, il devra également tenir des livres comptables et conserver des pièces justificatives. En plus, il devra percevoir des taxes en cas d’obligation et remettre la somme qu’il aura perçue à l’administration fiscale.
Par ailleurs, rappelons que l’établissement d’une facture pour les vendeurs est une obligation légale : «La facture est une pièce obligatoire prévu par le plan comptable, par la loi budgétaire exercice 2018 et par les différents codes de commerce.»
La décision est importante mais…
Jusqu’ici, la majorité des commerçants ne tiennent pas leur comptabilité. L’établissement des factures pour chaque article vendu leur contraint à tenir la comptabilité afin de permettre à l’OBR de calculer la TVA. Sinon la logique de délivrance d’une facture ne servira à rien si le commerçant n’enregistre pas les entrées et les sorties. Car, l’OBR ne pourrait pas taxer le commerçant sur base des factures délivrées.
Quand bien même cette décision de l’OBR soit importante, elle est freine les activités des petits commerçants notamment les boutiquiers. Ils vendent plusieurs articles suivant le pouvoir d’achat de leur client. L’exemple illustratif est celui de la zone Bwiza où le sucre n’est pas vendu par kg. Les boutiquiers détaillent jusqu’à donner une quantité de 100 Fbu.
Il en de même pour l’huile de palme et le sel. Ces commerçants seront confrontés au problème d’archivage des factures. Sans oublier qu’une très grande majorité des commerçants n’ont pas reçu de formation en comptabilité.
Deux solutions doivent être initiées pour faciliter la tâche aux commerçants. L’OBR doit mettre en place un système de facturation automatique : la mise à la disposition de tous les commerçants des machines de facturation connectées à leur serveur de l’OBR. Cela permettra aux commerçants de gagner dans l’exercice de leur travail. Ou bien, il devra traduire en kirundi cette facture unique pour permettre à un bon nombre de Burundais de l’utiliser.