Malgré l’immensité de son territoire, la République démocratique du Congo (RDC) est dépourvue d’un réseau routier intense et opérationnel. Le blogueur Isaac-Newton Fikili indique que l’économie libre en pâtit et appelle à la mobilisation des moyens pour développer le secteur de transport.
Les voies de communication, les routes en particulier, sont en mauvais état en RDC. Sans doute, c’est l’un des facteurs majeurs à l’origine du sous-développement par le fait que l’échange y est délicat. La plus part des routes sont en terre. Ainsi, elles se dégradent non seulement quand des poids lourds (camions, remorques…) roulent dessus, mais aussi pendant la saison des pluies.
En outre, un bon nombre d’entre-elles sont étroites. Ce sont littéralement des sentiers pour faciliter les infimes échanges économiques intercommunautaires. Elles sont construites grâce aux efforts fournis par les communautés locales. Celles-ci se débrouillent pour ne pas assister au marasme de leurs activités.
Le réseau routier de ce pays immense comprend au total 153.209 km des routes. 58.509 km d’entre elles sont des routes d’intérêt général. Seulement à peu près 3.000 km sont bitumés.
Cet état des routes inquiète les Congolais, notamment le pasteur Ekofo François. Dans son sermon lors de la commémoration de la mort de Mzee Désiré Kabila le 17 janvier dernier, il a fustigé le paysage routier. «En parcourant l’Afrique, du nord au Sud, de l’ouest et l’Est, c’est en arrivant en RDC que l’on constate qu’il n’y a pas des routes».
A titre d’illustration, lorsqu’on entre en RDC par le poste-frontière de Gatumba-Kavimvira, le changement dans la circulation est vite remarquable selon que l’on est sur le territoire burundais ou congolais.
Du côté du Burundi, les véhicules roulent sur une route asphaltée. Au-delà de la frontière, il n’y a pas de routes dignes de ce nom. Depuis la frontière jusque dans la ville d’Uvira, aucune route n’est bitumée.
L’implication de l’Etat est nécessaire
Ce mauvais état des routes constitue un handicap à l’économie libre. La libre circulation des biens et des personnes n’est pas garantie. «Il y a une lenteur au niveau de l’importation et de l’exportation», déplore Ibrahimu Wa Kabongo, chauffeur des poids lourds. Une infrastructure est nécessaire pour l’extension de la taille du marché. Le cas échéant, il s’en suit la division du travail, la concurrence, la croissance et la baisse des prix.
Les marchandises font parfois une semaine en route pour un trajet de 100 km. Ainsi, ils deviennent défectueux à la suite du tarissement.
En outre, certaines régions sont privées des produits pourtant cultivables et disponibles dans le pays. Dans une bonne partie de la RDC, des agriculteurs produisent excessivement de diverses denrées alimentaires. Néanmoins, ils ne peuvent pas les vendre. Les régions ne sont pas reliés les unes aux autres.
Pour pallier ce défi, il faut que Kinshasa mobilise des fonds pour en construire non seulement des nouvelles mais aussi réparer celles qui existent. Il pourra entre autres faire l’endettement auprès des institutions de Breton woods ou demander des aides à ces mêmes institutions.
J’insiste sur l’implication du gouvernement car cette responsabilité lui revient entièrement. Des initiatives privées n’en seraient pas capables en raison des moyens énormes que cette entreprise exige. La lutte contre la corruption, la bonne gouvernance, etc., bref un Etat de droit s’impose pour que Kinshasa s’acquitte de la construction et de la réhabilitation des routes.
La liberté économique se concrétise notamment par le libre-échange et la libre circulation des biens et des personnes. Sur ce, elle implique l’existence des voies de circulation praticables.
Sans nul doute, la RDC profitera moins ou pas de la mise en vigueur du traité de la zone de libre-échange continental tant qu’elle ne se dote pas d’un réseau routier intense et moderne.