Il est rare de trouver des magasins, supermarchés, etc., ouverts au-delà de 21h dans la ville de Bujumbura. Le blogueur Prosper Niyonkuru appelle à la maximisation des heures de travail pour concurrencer les autres pays de la sous-région.
Nous sommes à 18h passé de quelques minutes, en plein centre-ville de Bujumbura près du building Ndamama house, la circulation est toujours dense. Nonobstant, un occupant d’une grande alimentation voisine est en train de fermer les portes.
Pour les commerçants de Bujumbura, fermer leurs magasins le soir est devenue une culture à laquelle ils ont du mal à se détacher. Quand on passe au centre-ville de Bujumbura au-delà de 21h, c’est comme si on a affaire à une ville abandonnée. Pas de circulation, pas de supermarchés ouverts, seuls quelques taxis font un petit mouvement. Bujumbura est en plein sommeil.
Et ailleurs ?
Je n’ai pas encore voyagé beaucoup dans la sous-région mais un ami qui s’y rend souvent m’a partagé son aventure. Il est surpris à chaque fois qu’il se rend à Kampala : « tu trouves une nette différence entre les commerçants burundais et ceux de l’Ouganda. A Kampala, il n’y a pas de différence entre le jour et la nuit sur le plan des affaires ».
Même le petit vendeur des arachides ne rentre pas. Il cherche l’argent le jour comme la nuit. Même à minuit, tu le trouveras sur le bord de la route en attente des clients. Il ne va se reposer que quand il n’ya plus de clients. Les agences de transport travaillent 24h sur 24h. Ils ont compris ce qu’est « Time is money ».
Avec l’intégration du Burundi dans la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC), en 2007, le Burundi visait trois objectifs fondamentaux à savoir : accélération de la croissance économique, le développement économique et l’accroissement de l’industrie qui va de pair avec l’urbanisation.
Les autorités pensaient au marché commun. Il allait permettre le libre-échange. Pour les hommes et femmes d’affaires burundais, ils allaient en profiter pour acquérir l’expérience. Mais l’espoir n’a pas duré car, plus de 10 ans après, nos commerçants n’ont pas changé de comportements.
Mais comment allons-nous atteindre la croissance économique en répétant ce que nous faisions avant ? Il serait synonyme de la folie comme le dit Albert Einstein : « La folie, c’est de faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Dynamisme, créativité, etc.
Nous savons que le développement ne découle pas de la paresse mais des initiatives. Si notre souhait est de vivre un pays prospère, je suis convaincu qu’on n’y arrivera pas tant que nous avons l’habitude de fermer nos magasins, nos supermarchés à 18h.
Au moment où nous n’aurions pas encore changé nos mentalités et accepté de travailler comme les autres, il nous sera difficile de les concurrencer. La concurrence implique la créativité, le dynamisme, etc.
Changeons nos mentalités, apprenons à copier les bonnes manières des autres peuples notamment celles de travailler 24h sur 24.
Cependant, je souligne que la garantie de la sécurité reste un facteur déterminant.