Chaque organisation d’intégration régionale facilite l’importation et l’exportation entre les pays membres. L’EAC ne fait pas d’exception. Le blogueur Thierry Nijimbere s’interroge quant aux capacités du Burundi de concurrencer les autres pays de cette communauté.        

Nul n’ignore les attentes principales d’un pays qui décident d’intégrer une communauté. Par-dessus tout, il y a des facilités dans le mouvement des biens et des personnes. Par « mouvement des biens », on sous-entend l’importation et l’exportation des produits dans les pays membres de ce regroupement.

Le libre-échange conduit en principe au développement. Mais, il faut que  chacun des Etats membres sachent profiter de son appartenance à cette communauté. Un pays qui n’a rien à exporter profite moins pendant que les autres en tirent d’innombrables opportunités.

Je m’interroge beaucoup au sujet de l’appartenance du Burundi au sein de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Il en est membre depuis plus de 10 ans. Personnellement, j’ai l’impression que les Burundais en bénéficient moins.

Les Kenyans, les Tanzaniens et les Ougandais se succèdent, les uns aux autres, à Bujumbura  pour des expositions. Bref, différents produits en provenance de ces pays ont envahi le marché burundais.

De surcroît, le Burundi importe beaucoup de denrées particulièrement en Tanzanie. Je trouve cela normal d’autant plus que les Burundais ne produisent pas tout ce dont ils ont besoin.

Stabilité politique d’abord…

Je sais que le Burundi a du pain sur la planche dans le domaine d’industrie par rapport aux autres pays de la région. Ce serait donc illusoire si les autorités pensaient que l’industrie burundaise peut concurrencer celles du Kenya, de la Tanzanie, etc. Ces pays sont beaucoup avancés.

Cependant, je trouve que notre pays peut tirer aussi son épingle du jeu. Il suffit d’identifier les forces et les faiblesses de chacun des pays membres. Il ne faut pas en rester là. Il faut aussi faire de même pour notre économie.

Nous devons répertorier tout ce que nous pouvons exporter dans chacun des pays membres de l’EAC. Il serait incomprehensible de miser sur le thé et le café. Du Rwanda au Kenya en passant par Tanzanie, ils en produisent.

J’appelle les autorités à l’investissement particulièrement dans l’éducation. Le Burundi est le seul pays dans l’EAC dont les lettrés peuvent s’exprimer couramment aussi bien en français qu’en anglais. Il s’agit d’un atout important, qui peut générer beaucoup de retombées.

Je ne doute pas que les populations des autres pays, anglophones, veulent s’exprimer aussi en français. Si nos universités jouissaient d’une réputation dans la région, elles attireraient des étudiants tanzaniens, ougandais, kenyans, etc. Car, elles leur proposeraient une plus-value par rapport aux universités d’autres pays.

Je suis convaincu également que la culture est l’un des éléments qui peuvent aider notre pays à profiter de son appartenance à l’EAC. Elle est très diversifiée et riche en raison de la représentation de chaque région.

Sur ce, j’estime que la culture peut booster le tourisme. Le Burundi ayant un menu attrayant, il peut concurrencer les autres pays de la communauté. Les touristes qui visitent beaucoup les autres pays de la région passeront nécessairement aux pays des tambours sacrés.

Je dois souligner tout de même que toutes les initiatives seront vaines si le climat politique reste tendu.