Quiconque connaît le rôle de l’énergie dans le développement. Néanmoins, l’investissement dans ce secteur n’est pas impressionnant au Burundi, constate le bloggeur Edouard Nkurunziza. Il appelle à la concurrence pour exploiter le potentiel énergétique.   

Le taux des utilisateurs de l’énergie électrique est alarmant. Sur environ 11 millions d’habitants fin 2016, le taux national d’accès à l’énergie électrique est de 10%.   

Ce pourcentage laisse à désirer mais à mon avis, il est compréhensible. Les dernières centrales hydroélectriques datent des années 80. La population burundaise dépassait alors légèrement 4 millions. Désormais, cette dernière croît d’année en année. Plus de 30 ans plus tard, elle a triplé. C’est  normal que l’augmentation des besoins s’en suive.

Les conséquences sont nombreuses. Je mets l’accent sur les délestages. Personne n’ignore que ces derniers plombent toutes les activités de développement. Les usagers en pâtissent vraiment.

J’estime que les stratégies des autorités pour pallier ce défi ne sont pas satisfaisantes. La mise sur pied des groupes hydroélectriques, loin d’améliorer l’exploitation énergétique, vient l’enfoncer par les coûts induits.

Dans une sortie médiatique du 16 février  dernier, Jéroboam Nzikobanyanka, Directeur de la Regideso, n’est pas loin de cet avis : «L’Interpetrol nous demande mensuellement 6 milliards BIF pour le carburant du central thermique. Les coûts se répercutent sur nos clients et ils sont de plus en plus réticents quant à la consommation».

Faustin Ndikumana, président de l’ONG pour le changement des mentalités Parcem, évoque une « politique énergétique déficiente ». Pour lui, « Passer trente ans sans un seul barrage hydro-électrique » implique un ‘’manque de vision’’ de la classe dirigeante. . Je consens à ce raisonnement de cet économiste.

Un potentiel important sous-exploité

Différentes études, notamment celle du PNUD, convergent sur la capacité du secteur minier de contribuer à l’économie burundaise à raison de 30% du PIB. Elles avancent tout de même la condition de la bonne gouvernance.     Actuellement, il ne rapporte hélas, qu’1% du PIB selon les mêmes études

De 1% à 30%, il est évident que ce secteur est sous-exploité. Je m’en tiens au déficit énergétique pour l’exploitation des minerais. A titre d’exemple, il faudrait 800 mégawatts (MW) pour le Nickel de Musongati. Or, la production totale tourne autour de 50MW, d’après le ministre de l’énergie.

Pourtant, le potentiel hydro-électrique du Burundi s’élèverait à plus de 1700 MW.  

Ainsi, il s’avère la nécessité d’une concurrence. De nos jours, il est impossible de penser au développement en ignorant l’informatique, la mécanisation, etc. Elles nécessitent toutes de l’énergie. Nous ne pouvons pas nous en passer.

Je suggère aux organisations privées d’investir dans la production de l’énergie. J’insiste sur les énergies renouvelables (solaire, à éolienne, etc). J’appelle l’Etat à faciliter ceux qui voudraient entreprendre dans ce secteur.