Presque la totalité des activités de l’homme est dirigée vers la recherche de la nourriture. Pour ce, le blogueur Patrick Nimpagaritse soutient que l’aisance alimentaire précède toujours le décollage économique. D’ailleurs, avant de philosopher, il faut vivre, dit-on.
Le secteur agricole est l’un des plus importants pour tout pays. N’a-t-on pas d’ailleurs appris que les grandes nations ont d’abord gagné la bataille de l’autosuffisance alimentaire et que la première indépendance d’un pays est avant tout alimentaire avant d’être politique ?
Eh bien ! Les Burundais sommes loin de gagner cette bataille. L’indépendance alimentaire se fait toujours attendre. Nombreux sont des familles qui ne sont pas en mesure de nourrir, ne fut-ce que, deux fois par jour.
En effet, dans un pays où plus de 90 % de la population vit de l’agriculture, il est inconcevable que le budget alloué à l’agriculture diminue d’année en année. Pour preuve, il est passé de 159, 2 milliards BIF en 2016 à 135,2 milliards BIF pour cette année.
Et pourtant…
Le ministère de l’agriculture a mis en place des stratégies et programmes pour développer ce secteur. Je fais allusion ici aux Stratégies Agricoles Nationales (SAN), Programme National de Sécurité Alimentaire(PNSA), Plan National d’Investissement Agricole (PNIA).
Mais, force est de constater que les résultats se font attendre. L’agriculture reste de subsistance avec de faibles productions aux conséquences désastreuses. A titre illustratif, le taux de malnutrition infantile avoisine les 60%. Ce chiffre fait froid dans le dos.
Au sujet des raisons, je trouve que l’insuffisance des moyens en est à l’origine. Ce sont ces derniers qui devaient permettre de mener de recherches et de vulgariser les résultats à travers le pays. Malheureusement, la recherche est l’enfant qui serait le plus honni au Burundi.
En conséquence, l’agriculture reste rudimentaire. Avec un système d’exploitation aussi archaïque qu’est le nôtre, il est compréhensible que la production agricole soit insuffisante.
Repenser le système agricole
C’est une réalité cousue de fil blanc. Le secteur agricole fait face à de nombreux défis, à la tête desquels le manque de moyens. Sur ce, l’indépendance alimentaire étant loin d’être acquis.
Je trouve qu’il est plus qu’urgent de revoir notre système agricole. Pour développer ce secteur, le pays devrait miser sur la modernisation de l’agriculture. En conséquence, il doit apprêter des moyens à même de conduire à l’amélioration des conditions de vie de la population dans l’ensemble.
Il faut revoir le budget attribué au ministère en charge de l’agriculture. J’ai du mal à comprendre comment un budget de la sécurité et celui de la défense puissent être supérieurs à celui de l’agriculture, un secteur porteur de croissance. Je souligne ici que notre pays n’est pas en guerre.
Je ne suis pas contre la préservation de la sécurité nationale, mais le domaine aussi important qu’est l’agriculture pour un pays comme le Burundi, devrait être aussi prioritaire.
Après tout, la vie n’en dépend-il ? Pour paraphraser le titre de l’ouvrage de Bernard Joinet, les Burundais doivent manger d’abord. Et le développement ne pourra que suivre.
Aussi longtemps que des moyens conséquents et des politiques adéquates ne seront pas consacrés à l’agriculture, le développement du Burundi restera une denrée rare.