Depuis que le «grenier du marché», annexe au site de l’ancien marché central de Bujumbura a été fermé en juin dernier , il s’observe de plus en plus de commerçants ambulants dans la ville. La bloggeuse Fleurette Habonimana appelle à la maîtrise des principes du marché libre pour faire face à ce phénomène.  

Le secteur économique informel s’accroît de jour en jour. C’est une réalité particulière dans la ville de Bujumbura. De plus, il voit petit à petit  le jour dans le reste du pays.

Cependant, les opérateurs dans ce secteur sont malmenés. Ce sont de petits commerçants avec de maigres moyens. Un bon nombre sont de femmes. Ils sont pourchassés. Ce ne sont pas les policiers qui me contrediront. Nous assistons souvent à des scènes tristes. La saisie des marchandises de ces femmes me vexent énormément.

Nous vivons dans un pays où la courbe de la pauvreté va crescendo. Malheureusement, j’ai l’impression que les pouvoirs publics ne s’en rendent pas compte. Ces femmes suent sang et eau pour faire vivre leurs familles.

A mon avis, je pense que l’Etat devrait leur créer de bonnes conditions afin qu’elles exercent bien leur commerce. Je suggère la réouverture du grenier du marché. Pour rappel, cette annexe au site de l’ancien marché central de Bujumbura a été fermée au mois de juin dernier.

Ses occupants d’alors ont été envoyés au marché de Cotebu. Néanmoins, suite au manque de clients, un bon nombre lui ont préféré le commerce ambulant. Depuis, ils « errent » dans les rues de la capitale à l’affût des clients.

Non à la pression sur les commerçants…

Je suggérerai l’Etat de supprimer des taxes et impôts aux nouveaux commerçants débutant avec un petit capital. Cela leur permettra de payer le loyer et rembourser le crédit contracté. Mais également, il devrait construire un grenier pour ces femmes qui ne peuvent pas louer des stands au marché Cotebu.

Le cas échéant, je plaide pour la diminution de l’intervention de l’Etat dans le commerce tout comme dans les affaires économiques en général. Le dirigisme étatique implique le maintien de sa mainmise sur l’économie. Par ricochet, la liberté des commerçants tout comme celle des consommateurs devient bafouée.

Les premiers ne s’épanouissent pas, comme bon leur semble, dans la concrétisation de leurs initiatives. Quant aux seconds, ils peuvent se retrouver obligés d’acheter à des prix exorbitants. Surtout, quand la concurrence n’a pas place dans la société concernée.

Mwanza Kalala Ignace, économiste et enseignant à l’université du Lac Tanganyika parle de la nécessité d’encourager les entrepreneurs émergents. «Il ne faut pas qu’il y ait la pression  sur le marché par les pouvoirs publics».

Il exhorte les opérateurs dans l’informel à se regrouper dans de petites ou moyennes entreprises. En mettant ensemble les moyens, indique-t-il, ils pourront louer des stands.

Personnellement, je suis convaincue que la maîtrise des valeurs du marché libre peut constituer un remède à ce phénomène du commerce ambulant.

Il conduit à la responsabilité de la population dans son ensemble. C’est un facteur incontournable de croissance de la prospérité. Le marché libre permet à tout un chacun de profiter des dividendes de ses activités à la hauteur de son investissement.