Du samedi 20 au lundi 22 janvier, Internet a été coupé en RDC. Pendant trois jours, les congolais ont été privés de l’outil désormais indispensable dans toute activité. Le blogueur Isaac-Newton FIKILI explique comment la coupure d’Internet est un obstacle au fonctionnement du marché-libre.
Au-delà de son caractère ‘‘liberticide’’, la coupure d’internet est une mesure dangereuse pour l’économie congolaise. Plus le pouvoir décidera de priver le peuple de cet outil indispensable, plus l’économie nationale en pâtira. Des pertes journalières sont évaluées à des millions de dollars américains.
Des secteurs des télécoms, de banques, etc., sont perturbés dans leurs services. Cela plombe l’ensemble des affaires dans ce pays. Je trouve qu’il faut impérativement mettre fin à cette pratique.
De l’économie formelle à l’informelle, presque toutes les activités dépendent actuellement de l’internet. Un jour de privation de cet outil est un coup dur asséné à l’économie. Ce ne sont pas les opérateurs dans le domaine des finances qui me contrediront. Les percepteurs d’impôts, de taxes, etc., en savent quelque chose.
Le secteur de télécommunications, fournisseur d’internet mobile, est la principale victime de la coupure d’Internet au pays des Léopards. Pour certains analystes, des sociétés telles que Vodacom, Airtel, Orange, Tigo ou Africell, connaissent un manque à gagner de 2,5 millions USD. Et ce, en tenant compte de leur parc d’abonnés, de leurs utilisateurs data et SMS.
En outre, cette décision contraint un peuple sans moyens de faire des appels directs. Quiconque en déduit une violation de la liberté de communication. Je souligne que le pouvoir d’achat des Congolais est déjà suffisamment rongé.
Les Congolais méritent la prospérité
Le secteur bancaire est aussi touché. Les services E-Banking utilisés par une bonne partie de la clientèle ne sont pas fonctionnels pendant le temps que dure la coupure. Encore, il faut intégrer les distributeurs automatiques (ATM) de certaines banques.
Certes, le recours aux mécanismes de basculement à des serveurs et providers extérieurs affaiblit ce choc. Ils permettent de se connecter à l’Internet à partir d’un autre pays. Néanmoins, les pertes en termes du volume des transactions restent considérables.
Les startups dont les activités dépendent de l’Internet sont à l’arrêt du fait de la mise en œuvre de cette mesure radicale. Je vois directement des plateformes de marchés en ligne (sites de vente) et les sites d’information. Les medias en ligne, par exemple, sont tous contraints à un chômage technique. Il s’en suit une rupture de contrat de confiance qui les lie aux internautes.
Deux coupures d’internet en 3 semaines, un total de 4 journées depuis le début de ce mois de janvier. C’est un record de coupures. J’en appelle à la responsabilité des autorités. La RDC a vraiment besoin de la liberté individuelle pour éradiquer les barrières de la prospérité.
Il est urgent d’en arrêter là. Sinon, comment vouloir construire une économie libre et prospère et poser, en même temps, des actes qui la détruisent ?