Cet immense pays de l’Afrique centrale ne devrait pas intéresser seulement les puissances lointaines. C’est l’avis du blogueur Bulakali Jean Paulin. Il en appelle à la perspicacité des autorités burundaises.
«Si j’avais un peu d’argent, le weekend prochain, j’irais avec des amis faire la fête à Bujumbura». Un bon nombre de congolais habitant les villes d’Uvira et de Bukavu en font une préoccupation. Nous sommes en province du Sud-Kivu de la République démocratique du Congo (RDC).
Je suis convaincu que le coût de vie au Burundi est l’un des moins chers, si ce n’est d’ailleurs le moins cher, dans toute la sous-région. Cet avis ne serait peut-être pas partagé par tous les Burundais. Beaucoup n’ont qu’une vue locale de la question. Je leur demande de ne pas m’en tenir rigueur.
Ainsi, nos voisins viennent se régaler à Bujumbura. Fêtes de mariage, vacances en famille et sorties entre amis. Entre autres circonstances qui poussent les Congolais à visiter souvent le pays des tambours sacrés.
Ils arrivent avec des billets verts. La dévaluation du franc burundais aidant, ils se permettent de tout. Ils vont partout. De la plage aux boîtes de nuit en passant par les bars branchés de la capitale. Nos amis du pays des Léopards sont comme chez eux. Tenez ! Ils se font surtout accompagner des Burundaises.
Attirons-les davantage…
Jouissant de la stabilité offerte par le dollar, Bujumbura est devenue, à leur égard, la meilleure destination pour mieux profiter de cette monnaie leur venant de l’autre côté de l’Atlantique.
A titre d’illustration, le prix d’une bouteille de bière s’estime à deux dollars chez eux. Au Burundi, la même bouteille coûte moins de deux milles Fbu (équivalent de moins d’un dollar). Une somme minable à leurs yeux.
Cependant, Bujumbura ne donne pas l’impression d’avoir compris tout l’enjeu économique pouvant être associé à ce mouvement. Les habitants du pays de Lumumba contribuent énormément au dynamisme de notre économie. Ils logent dans les hôtels, consomment, se déplacent dans les taxis, font des courses dans les boutiques et marchés. En substance, leur présence booste la circulation monétaire. Et le pays en bénéficie énormément des devises.
Certains entrepreneurs commencent à saisir cette opportunité. Ils ne ménagent ni leurs moyens ni leur génie pour les «éblouir» davantage. Ils créent des lieux attractifs recréant autant que possible l’univers de l’ambiance à la congolaise.
Certains Burundais éveillés
Je n’en reviens pas à chaque fois que j’emprunte l’avenue de l’Université. Pour nos amis d’outre la Rusizi, l’hôtel Downtown donne envie d’y dormir. Il brille la nuit. Et comme ils ne maudissent pas les éclats et étincelles, ils y dirigent leurs pas massivement.
J’appelle à la perspicacité des autorités au sujet de ces déplacements. Ils présentent un intérêt économique dont le pays peut tirer des bénéfices énormes.
Le gouvernement devrait penser des stratégies pour rendre Bujumbura en particulier de plus en plus attractif tels que la mise en place d’un environnement favorable aux affaires. Cela implique, la maîtrise des attirances des habitants des provinces de l’Est de la RDC par l’ouverture de la frontière 24heures sur 24 heures et la baisse des taxes.
Même si le malheur des uns profite aux autres, il me semble que même malheureux, il y a toujours moyen de profiter du bonheur des autres.