La santé n’a pas de prix mais les soins de santé sont très chers. Pendant leur vie, les hommes tombent malades. Certains une fois admis à l’hospital n’en sortent pas faute de moyens. Notre collègue Arnaud Favina estime qu’il y a moyen d’y remédier par l’épargne et ou l’assurance.
La loi N°1/012 du 30 mai 2018 portant code de l’offre des soins et des services de santé au Burundi en son huitième article indique que toute structure sanitaire doit assurer l’urgence médicale. « L’accès doit tenir compte des circonstances notamment l’urgence et les thérapeutiques dont l’efficacité est reconnue. » Chaque structure doit donc assurer les premiers gestes sans aucune exigence pour sauver les patients qui viennent vers eux. Cela garantit une prise en charge des patients même sans sou lorsque la vie est menacée.
Cadeau (pseudo) est un exemple d’un patient arrivé en extrême urgence. Il a été admis en hospitalisation dans un hôpital de Bujumbura dans le cadre d’une urgence. Il a été amené par des voisins qui l’ont retrouvé en pleins agitations. Il avait perdu conscience. Il était tout brûlant. Lorsqu’il est arrivé, on l’a hospitalisé pour qu’il soit traité dans de meilleurs délais.
Après deux jours, il a retrouvé sa conscience. Les questions alors ont commencé à fuser de partout. Comment va-t-il payer? Où vit sa famille ?
Quel est son emploi? Des questions justifiées mais sans réponses pour un chômeur célibataire.
Procédure du ministère de la solidarité
Cadeau a été approché par certains agents de l’hôpital pour connaître le mode de paiement. Il n’avait pas de réponses. Le comité social de l’hôpital lui a rendu visite. Parmi leurs attentes, une carte d’indigence dont il ne disposait pas. En effet, ils voulaient confectionner un dossier pour l’acheminer au ministère de la solidarité dans l’optique d’obtenir un bon de soins.
Son cas avec d’autres dans la même situation étaient bloqués du coup. Quelques indigents ont pu sortir de l’hôpital mais pas lui. En attendant que les agents du ministère de la solidarité lui règle la facture, il peine à joindre les deux bouts de la semaine à l’hôpital en vendant « amainite » des cartes de recharge, grâce au capital d’un bienfaiteur. Il compte désormais le matin sur la bouillie de certains bienfaiteurs. Pourtant il avait du travail. Il faisait le gardiennage et pouvait vivre tant bien que mal en ville.
Une voie de sortie
Peu importe comment on gagne sa vie, il faut penser à l’avenir. L’imprévu en fait partie. Il faudrait que le plus de personnes adhèrent à l’assurance-vie dans les différents assureurs du pays. Comme nous le dit l’un des sociétés d’assurance, la hausse des frais médicaux en cas d’un accident imprévu ou une maladie peut mettre les économies et l’avenir en danger.
L’épargne devrait faire partie des préoccupations des Burundais pour s’en servir en cas de maladie. Les banques et micro finances devraient s’activer pour stimuler la population à épargner. On ne sait ni le jour ni l’heure où la maladie frappera. Ce qui est sûr si elle peut frapper à tout moment.